mardi 22 janvier 2008

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Lorsque Lacan revisita Freud et sa théorie de l'inconscient, il s'appuya sur les travaux de la linguistique structurale réalisés par son ami Roman Jakobson.

Le structuralisme linguistique postule que le langage est organisé selon plusieurs fonctions, la fonction qui caractérise la dimension créative et esthétique il la nomme fonction poétique.
Cette dernière fonctionne dans un texte littéraire selon un principe d'équivalence et d'opposition : le texte se déploie tel un réseau serré où les signifiants s'opposent ou s'apparient en formations sérielles, où se repère la jubilation de langue même, le plaisir du texte (Barthes).

L'approche structurale se révèle opératoire dès lors qu'on aborde des oeuvres littéraires : poésie, roman, théatre.. Elle s'avère décevante dès qu'elle cherche à s'appliquer aux arts plastiques ou au cinéma, aux disciplines mettant en jeu des régimes de signes qui ne relèvent pas de la compétence du modèle linguistique.

Plus fondamentalement, l'approche structurale manque l'essentiel quand elle se referme sur un formalisme où les signes renvoient à d'autres signes, rendant forclos l'entre-deux moléculaire des signes. Cet entre-deux que Lacan, à sa façon, théorisa assez tard dans son parcours et qu'il nomma objet a : ce plus-de-jouir, qui indexe ce qui du réel résiste (à la "significantisation")..

Le structuralisme comme formalisme est un outil remarquable pour le publicitaire, pas pour le critique d'art.

Deleuze n'est pas structuraliste, en tant que son approche des percepts (ce que crée l'art) n'est pas fondée sur le formalisme linguistique mais sur une expérimentation et une évaluation immanente de cet entre-deux des signes (plan moléculaire).

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